CHAPITRE PREMIER

NOMBREUSES RENCONTRES

À son réveil, Frodon se trouva couché dans un lit. Il pensa tout d’abord avoir dormi tard, après un long cauchemar qui flottait toujours au bord de sa mémoire. Ou peut-être avait-il été malade ? Mais le plafond lui paraissait étranger ; il était plat et il avait des poutres sombres, richement sculptées. Il resta encore un moment allongé à regarder des taches de soleil sur le mur et à écouter le son d’une cascade.

— Où suis-je et quelle heure est-il ? demanda-t-il à voix haute au plafond.

— Dans la maison d’Elrond, et il est dix heures du matin, dit une voix. Et c’est le matin du 24 octobre, si vous voulez le savoir.

— Gandalf ! s’écria Frodon, se dressant sur son séant.

Le vieux magicien était bien là, assis dans un fauteuil près de la fenêtre ouverte.

— Oui, dit-il, je suis là. Et vous avez de la chance d’y être aussi, après toutes les absurdités que vous avez faites depuis votre départ de chez vous.

Frodon se recoucha. Il se sentait trop bien et trop paisible pour discuter, et de toute façon, il ne pensait pas pouvoir l’emporter dans un débat. Il était tout à fait réveillé à présent, et le souvenir de son voyage lui revenait : le désastreux « raccourci » par la Vieille Forêt ; l’accident au Poney Fringant ; et la folie qu’il avait commise en mettant l’Anneau, dans la Combe au pied du Mont Venteux. Tandis qu’il pensait à toutes ces choses et qu’il s’efforçait en vain d’amener son souvenir jusqu’à son arrivée à Fondcombe, un long silence régna, rompu seulement par les douces bouffées tirées sur la pipe de Gandalf, qui envoyait des ronds de fumée blanche par la fenêtre.

— Où est Sam ? finit par demander Frodon. Et les autres sont-ils tous en bon état ?

— Oui, ils sont tous sains et saufs, répondit Gandalf. Sam est resté ici jusqu’à ce que je l’aie envoyé se reposer, il y a environ une demi-heure.

— Que s’est-il passé au Gué ? demanda Frodon. Tout paraissait si indistinct, en quelque sorte, et ça le semble toujours.

— Oui, ça le pouvait bien. Vous commenciez à disparaître, répondit Gandalf. La blessure finissait par avoir raison de vous : quelques heures de plus et nous n’aurions plus rien pu faire pour vous. Mais vous avez en vous de la résistance, mon cher Hobbit ! Comme vous l’avez montré dans le Galgal. Cela ne tenait qu’à un cheveu ; peut-être fut-ce le moment le plus dangereux de tous. J’aurais bien voulu que vous ayez pu tenir au Mont Venteux.

— Vous semblez en savoir déjà très long, dit Frodon. Je n’ai pas parlé aux autres du Galgal. Au début, c’était trop horrible, et après il y avait trop d’autres sujets de préoccupation. Comment êtes-vous au courant ?

— Vous avez longuement parlé dans votre sommeil, Frodon, dit Gandalf avec douceur, et il ne m’a pas été difficile de déchiffrer votre pensée et votre souvenir. Ne vous en faites pas ! Bien que j’aie parlé d’« absurdités » tout à l’heure, je ne le pensais pas vraiment. J’ai beaucoup d’estime pour vous – et pour les autres. Ce n’est pas une mince prouesse que d’être arrivés jusqu’ici, et à travers tant de dangers, en portant toujours l’Anneau.

— On n’aurait jamais pu le faire sans Grands-Pas, dit Frodon. Mais nous avions besoin de vous. Je ne sais que faire sans vous.

— J’ai été retardé, dit Gandalf, et cela a failli être notre perte. Et pourtant, je n’en suis pas sûr : il se peut que ç’ait été mieux ainsi.

— Je voudrais bien que vous me disiez ce qui s’est passé !

— Tout vient à point à qui sait attendre ! Vous ne devez pas parler ni vous préoccuper de quoi que ce soit aujourd’hui, par ordre d’Elrond.

— Mais parler me ferait cesser de penser et de me poser des questions, ce qui est tout aussi fatigant, dit Frodon. Je suis tout à fait éveillé à présent, et je me rappelle tant de choses qui nécessitent une explication ! Pourquoi avez-vous été retardé ? Vous devriez au moins me dire cela.

— Vous saurez bientôt tout de ce que vous voulez savoir, dit Gandalf. Nous allons tenir un Conseil aussitôt que vous serez assez bien. Pour le moment, je vous dirai seulement que j’ai été retenu prisonnier.

— Vous ? s’écria Frodon.

— Oui, moi, Gandalf le Gris, dit le magicien, d’un ton solennel. Il y a bien des pouvoirs dans le monde, pour le bien comme pour le mal. Certains sont plus grands que je ne le suis. Contre d’autres, je ne me suis encore jamais mesuré. Mais mon temps approche. Le Seigneur de Morgul et ses Cavaliers Noirs se sont avancés. La guerre se prépare !

— Ainsi vous étiez au courant des Cavaliers – avant que je ne les aie rencontrés !

— Oui. En fait, je vous en ai parlé ; car les Cavaliers Noirs sont les Esprits Servants de l’Anneau, les Neuf Serviteurs du Seigneur des Anneaux. Mais j’ignorais qu’ils avaient de nouveau surgi, sans quoi j’aurais aussitôt fui avec vous. Je n’en ai eu des nouvelles qu’après vous avoir quitté en juin, mais cette histoire-là doit attendre. Pour le moment, nous avons été sauvés du désastre, par Aragorn.

— Oui, dit Frodon, c’est Grands-Pas qui nous a sauvés. Mais j’avais peur de lui au début. Sam ne lui a jamais fait entière confiance, je crois ; en tout cas pas jusqu’à ce que nous ayons rencontré Glorfindel.

Gandalf sourit.

— Je connais tout au sujet de Sam, dit-il. Il n’a plus de doutes, à présent.

— J’en suis heureux, dit Frodon. Car j’en suis venu à être très attaché à Grands-Pas. Enfin… attaché n’est pas le mot. Je veux dire qu’il m’est cher ; encore qu’il soit étrange et sévère par moments. En fait, il me rappelle souvent votre propre personne. Je ne savais pas qu’il y avait de semblables êtres parmi les Grandes Gens. Je pensais, eh bien, qu’ils étaient simplement grands, et plutôt bêtes : bons et bêtes comme Poiredebeurré ; ou bêtes et méchants comme Bill Fougeron. Mais, après tout, on ne connaît pas grand-chose des Hommes dans la Comté, sauf peut-être ceux du Pays de Bree.

— Vous ne connaissez même pas grand-chose de ceux-là, si vous pensez que le vieux Prosper est bête, dit Gandalf. Il est assez sagace dans son domaine propre. Il pense moins qu’il ne parle, et plus lentement ; il peut toutefois voir au travers d’un mur de brique (comme on dit à Bree). Mais il en reste peu dans la Terre du Milieu comme Aragorn, fils d’Arathorn. La race des Rois d’au-delà de la Mer est presque éteinte. Il se peut que cette Guerre de l’Anneau soit leur dernière aventure.

— Vous voulez vraiment dire que Grands-Pas fait partie des sujets des anciens Rois ? dit Frodon, étonné. Je les croyais tous disparus depuis très longtemps. Je le prenais pour un simple Rôdeur.

— Un simple Rôdeur ! s’écria Gandalf. Mais, mon cher Frodon, c’est exactement ce que sont les Rôdeurs : les derniers restants dans le Nord du grand peuple, les Hommes de l’Ouest. Ils m’ont déjà aidé dans le passé, et j’aurai besoin de leur aide dans les jours à venir ; car, si nous avons atteint Fondcombe, l’Anneau n’est pas encore en repos.

— Je l’imagine, dit Frodon. Mais jusqu’à présent, ma seule idée a été de parvenir ici ; et j’espère ne pas être obligé d’aller plus loin. Il est agréable de simplement se reposer. Je viens de passer un mois d’exil et d’aventure, et je trouve que cela me suffit amplement.

Il se tut et ferma les yeux. Au bout d’un moment, il reprit :

— Je viens de faire mon compte, et je ne parviens pas à amener le total jusqu’au 24 octobre. Ce devrait être le 21. Nous avons dû atteindre le Gué le 20.

— Vous avez parlé et calculé beaucoup trop dans l’état où vous êtes, dit Gandalf. Comment vont votre côté et votre épaule ?

— Je ne sais pas, répondit Frodon. Je ne les sens pas du tout : ce qui est un progrès, mais (il fit un effort) je puis bouger de nouveau un peu le bras. Oui, il reprend vie. Il n’est pas froid, ajouta-t-il, tâtant sa main gauche avec la droite.

— Bon ! dit Gandalf. Elle se remet rapidement. Vous ne tarderez pas à être tout à fait rétabli. Elrond vous a guéri : il vous a soigné plusieurs jours durant, depuis le moment où on vous a apporté ici.

— Des jours ?

— Eh bien, quatre nuits et trois jours, pour être précis. Les Elfes vous ont apporté du Gué dans la nuit du 20, et c’est là que vous avez perdu votre compte. Nous avons été terriblement inquiets, et Sam n’a guère quitté votre chevet, jour et nuit, sauf pour transmettre des messages. Elrond est maître en l’art de guérir, mais les armes de notre Ennemi sont meurtrières. À vrai dire, j’avais très peu d’espoir, car je soupçonnais qu’il restait un fragment de la lame dans la blessure fermée. Mais on n’a pu le trouver qu’hier soir. Elrond a alors extrait un éclat. Celui-ci était profondément enfoncé, et il s’avançait toujours plus loin.

Frodon frissonna au souvenir du cruel poignard à la lame encochée qui avait disparu entre les mains de Grands-Pas.

— Ne vous tourmentez pas ! dit Gandalf. Elle est partie à présent. Elle a été fondue. Et il semble que les Hobbits sont peu empressés à disparaître. J’ai connu de forts guerriers parmi les Grandes Gens dont cet éclat serait rapidement venu à bout, alors que vous l’avez porté en vous pendant dix-sept jours.

— Que m’auraient-ils fait ? demanda Frodon. Qu’est-ce que les Cavaliers Noirs essayaient de faire ?

— Ils ont tenté de vous percer le cœur d’un poignard de Morgul, qui demeure dans la blessure. S’ils avaient réussi, vous seriez devenu comme eux, mais en restant plus faible et en leur étant soumis. Vous seriez devenu un spectre sous la domination du Seigneur Ténébreux, et il vous aurait tourmenté pour avoir tenté de garder son Anneau, pour autant qu’il puisse y avoir tourment plus grand que d’être volé et de voir l’Anneau à son doigt.

— Dieu merci, je ne m’étais pas rendu compte de cet horrible danger ! dit Frodon d’une voix faible. J’avais mortellement peur, bien sûr ; mais si j’en avais su davantage, je n’aurais pas même osé bouger. C’est miracle que j’en aie réchappé !

— Oui, la chance ou le destin vous ont aidé, sans parler du courage, dit Gandalf. Car votre cœur n’a pas été touché et seule votre épaule a été percée ; et cela, c’est parce que vous avez résisté jusqu’au bout. Mais cela n’a tenu qu’à un fil, pour ainsi dire. Vous étiez le plus menacé pendant que vous portiez l’Anneau, car alors vous étiez vous-même à demi dans le monde des spectres, et ils auraient pu vous saisir. Vous pouviez les voir, et ils pouvaient vous voir de même.

— Je sais, dit Frodon. Leur aspect était terrible ! Mais pourquoi leurs chevaux nous étaient-ils visibles à tous ?

— Parce que c’en étaient de vrais ; tout comme les robes noires sont de véritables robes qu’ils portent pour donner une forme à leur néant quand ils ont à faire aux vivants.

— Alors, pourquoi ces chevaux noirs supportent-ils de pareils cavaliers ? Tous les autres animaux sont terrifiés à leur approche, même le cheval elfique de Glorfindel. Les chiens hurlent et les oies poussent des cris aigus après eux.

— Parce que ces chevaux sont nés et ont été dressés au service du Seigneur Ténébreux en Mordor. Ses serviteurs et ses animaux ne sont pas tous des spectres ! Il y a des Orques et des Trolls, des Ouargues et des Loups-Garous ; et il y a eu – il y en a encore – de nombreux hommes, guerriers et rois, qui vont et viennent vivants sous le soleil et qui sont pourtant sous son empire. Et leur nombre croît de jour en jour.

— Et Fondcombe et les Elfes ? Fondcombe est-il sûr ?

— Oui, pour le moment, jusqu’à ce que tout le reste soit conquis. Les Elfes peuvent redouter le Seigneur Ténébreux et fuir devant lui, mais jamais plus ils ne l’écouteront ni ne le serviront. Et ici, à Fondcombe, vivent encore certains de ses principaux ennemis : les Sages Elfes, seigneurs de l’Eldar d’au-delà des mers les plus lointaines. Ils ne craignent pas les Esprits Servants de l’Anneaux, car ceux qui ont demeuré dans le Royaume Béni vivent en même temps dans les deux mondes, et ils ont grand pouvoir tant sur le Visible que sur l’Invisible.

— J’ai cru voir une forme blanche qui brillait et ne devenait pas indistincte comme les autres. Était-ce donc Glorfindel ?

— Oui, vous l’avez vu un moment tel qu’il est de l’autre côté : l’un des puissants des Premiers-nés. C’est un Seigneur Elfe, d’une maison princière. En fait, il existe pour quelque temps à Fondcombe un pouvoir de résistance à la puissance de Mordor : et ailleurs, résident d’autres pouvoirs. Il y en a aussi un d’une autre sorte dans la Comté. Mais tous ces endroits deviendront bientôt des îlots assiégés, pour peu que les choses continuent de suivre le cours qu’elles ont pris. Le Seigneur Ténébreux déploie toute sa force.

« Néanmoins, dit-il, se dressant soudain, le menton en avant, tandis que sa barbe se faisait raide et droite comme du fil de fer hérissé, nous devons conserver tout notre courage – vous serez bientôt rétabli si je ne vous tue pas de paroles. Vous êtes à Fondcombe, et vous n’avez à vous préoccuper de rien pour le moment.

— Je n’ai pas de courage à conserver, dit Frodon, mais je ne suis pas tourmenté à présent. Donnez-moi simplement des nouvelles de mes amis et racontez-moi la fin de l’affaire du Gué, comme je ne cesse de vous le demander, et je serai satisfait pour l’instant. Après cela, je ferai un nouveau somme, je pense ; mais je serai incapable de fermer l’œil tant que vous n’aurez pas fini pour moi l’histoire.

Gandalf approcha son fauteuil du lit et observa attentivement Frodon. La couleur était revenue au visage de celui-ci et ses yeux étaient limpides, pleinement éveillés et conscients. Il souriait et il semblait ne plus avoir grand-chose d’anormal. Mais aux yeux du magicien, il y avait un léger changement, un soupçon comme de transparence en lui, et plus particulièrement dans la main gauche, posée sur le dessus-de-lit.

« Mais il faut bien s’y attendre, se dit Gandalf. Il n’en a pas encore à moitié terminé et à quoi il arrivera en fin de compte, pas même Elrond ne saurait le prédire. Pas à du mal, je pense. Il pourrait devenir comme un miroir empli de claire lumière pour les yeux capables de voir. »

— Vous paraissez en pleine forme, dit-il à haute voix. Je vais me risquer à vous faire un petit récit sans consulter Elrond. Mais très brièvement, notez, après quoi, vous devrez vous rendormir. Voici ce qui s’est passé, à ma connaissance. Les Cavaliers se sont précipités tout droit à votre poursuite, dès votre fuite. Ils n’avaient plus besoin d’être dirigés par leurs chevaux ; vous leur étiez devenu visible, étant déjà au seuil de leur monde. Et aussi l’Anneau les attirait. Vos amis bondirent hors de la route, sans quoi ils eussent été écrasés. Ils savaient que rien ne pouvait vous sauver, s’il n’était au pouvoir du cheval blanc de le faire. Les Cavaliers étaient trop rapides pour être rattrapés, et trop nombreux pour une opposition quelconque. À pied, même Glorfindel et Aragorn réunis étaient incapables de résister aux Neuf ensemble.

« Quand les Esprits Servants de l’Anneau sont passés en trombe, vos amis ont couru derrière. Tout près du Gué, il y a à côté de la route un petit creux, masqué par quelques arbres rabougris. Là ils allumèrent en hâte un feu ; car Glorfindel savait qu’une crue viendrait si les Cavaliers tentaient de traverser, et il aurait alors à se mesurer avec ceux qui pourraient rester de son côté de la rivière. Dès l’apparition de la crue, il se précipita au-dehors, suivi d’Aragorn et des autres, avec des brandons enflammés. Pris entre le feu et l’eau, et voyant un Seigneur Elfe, révélé dans son courroux, ils furent épouvantés et leurs chevaux furent pris de folie. Trois furent emportés par le premier assaut de la crue ; les autres, précipités alors à l’eau par leurs chevaux, furent submergés.

— Et est-ce là la fin des Cavaliers Noirs ? demanda Frodon.

— Non, dit Gandalf. Leurs chevaux ont dû périr, et privés d’eux ils sont estropiés. Mais les Esprits Servants de l’Anneau ne peuvent être aussi aisément détruits. Quoi qu’il en soit, il n’y a plus rien à craindre d’eux pour le moment. Vos amis ont traversé après le passage de la crue ; et ils vous ont trouvé gisant le visage contre terre au sommet de la rive, avec une épée brisée en dessous de vous. Le cheval montait la garde à côté. Vous étiez pâle et froid, et ils craignaient que vous ne fussiez mort ou pis. Les gens d’Elrond les ont rencontrés tandis qu’ils vous portaient lentement vers Fondcombe.

— Qui a provoqué la crue ? demanda Frodon.

— C’est Elrond qui l’a ordonnée, répondit Gandalf. La rivière de cette vallée est sous sa domination et elle se lève en furie quand il a grand besoin de barrer le Gué. Dès que le Capitaine des Esprits Servants de l’Anneau fut entré dans l’eau, la crue fut lâchée. Si vous me permettez de le dire, j’y ai ajouté quelques touches à ma façon. Vous ne l’aurez peut-être pas remarqué, mais certaines des vagues avaient pris la forme de grands chevaux blancs, montés par de brillants cavaliers blancs, et il y avait de nombreux galets qui roulaient et crissaient. J’ai craint un moment que nous ayons libéré une fureur trop grande et que la crue, échappant à notre contrôle, ne vous emporte tous. Il y a une grande vigueur dans les eaux qui descendent des neiges des Monts Brumeux.

— Oui, tout cela me revient à présent, dit Frodon : le formidable grondement. J’ai cru que je me noyais avec mes amis, mes ennemis et tout. Mais nous sommes saufs, maintenant !

La Communauté de l'Anneau
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